Dans l’angle carmin j’irai l’écarteler
elle pesant moins que la masse manquante
matière et énergie noires cumulées
Nous en oublions de jouer alors que
le grand fond le grand jeu
se présentent à nous
à nu
au crépuscule des idoles
Une baie rouge en bouche
le reste du visage évidé
tourné vers
le fond stellaire
et son asymptote de noir
Une rotation sans axe
nous porte dans l’anti-vie
Pendant de l’anti-matière
J’irai l’écarteler
puisque ma représentation du monde
est cette belle déchirure
appliquée à l’acide sur des visages achevés
La destruction ne porte pas plus d’énergie qu’écrou ou lepton
dans notre monde d’ombres portées
J’aurais tourné une vie autour d’un aphorisme aussi épuré abstrait condensé réel
que l’équation de Dirac
J’aurai adopté quitté le nous
inclus dans le sécatif qui un temps nous préserve du pèlement de nos vies
cuirées de chocs salées de sueurs labeur et plaisir
Nous retrouverons l’instant sauvage
de boire le sang des bovins
à même leur cou percé d’une tige métal
de cueillir les lichens à même nos escarres
de brûler les graisses raclées au biface
de traverser nos os bérézina
Nous aimions tant notre lente dissolution dans les sucs d’hydrogène
nous pensions évoluer quand tout était présent dans notre point initial
À la grande nuit d’après l’atome
nous retrouverons l’instinct serpentaire
au bord du gave vert
nous saurons poser et revoir sur nos paumes
les scarabées bleus antiques
nos pairs