« L’inverse de la mort n’est pas la vie, c’est la naissance », dit le prophète de l’effondrement généralisé. Dans le grand bazar des croyances, nous traquons l’attention, troquons la considération, incessamment. En cela, le voyage repose. Face à des rites inconnus les paroles sont déposées. Les temples reçoivent en gisants nos croyances inutiles. Sans les mots pour le dire nous cessons enfin d’implorer.
Nous serons l’établi sur lequel tombent les copeaux. Nous serons le bois ondulé qui fait abri, cabane. Entre nos peaux nous regardons les trous formés par nos atomes. Notre masse est d’air. Nous aimons tant croire que quelque chose de fixe nous arrime, que nous nommons os, argile, craie. Nous croyons à nos masques. Nous nous y accrochons avec serres, mâchoires, lymphe, angiomes. Nous en oublions de rire lèvres fermées dans le sommeil. Les levures nous consomment. Un instant tout semble tenir puis le trou d’air se fait plus grand, emplit ce qui faisait face. Nous nous présentons à nu. Nul n’a jamais été oublié au moment de cesser, dans la parfaite égalité des parements en plumes, coquillages, têtes d’oiseaux grimaçants. La rangée farineuse des dents claque de rire d’effroi.
Nous sommes ce sourire poudreux suspendu.
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