Neige de
juillet : en suspension, des fleurs de carolins, au-dessus du gave, haut
des neiges de mai. À sa surface vert olive défile la sensation du courant. De
froid ou de touffeur, d’un tranchant net, les lames d’air se succèdent sur les
berges. Nous sommes arrivés, là, dans la campagne, la selve, verte, touffue,
verte, vallonnée, en retrait. Nous y descendons peu à peu, chaque jour plus
proches des étoffes d’herbe. Par moment, en nageant, l’eau nous prend aux
phalanges, nous éveille au froid. Puis la torpeur regagne, l’infusion de l’air
tilleul, l’ondulation. On nous croirait détachés quand nous sommes ancrés. Une
fois l’an, l’été, nous revenons aux craquements des boiseries, au blanc
magnésium des orages de nuit. Nous sommes et revenons, respirer, ressentir la
peau, des défunts, pâle de tilleul jaune, mues des serpents dans les puisards caillasseux.
En surface rien ne passe. Le présent descend dans l’aorte bleue. Nous revenons
à l’estive, au piémont, à la fée verte des lucioles à la surface de l’herbe
nuit. De confier à confiner nous descendons le cours d’une lettre, proches du riu tort. Nous sommes et revenons. Nous
restons sous la serre des arbres, à ciel ouvert. Le regard barré par le toit
gris éverite et la ceinture des palmiers, figuiers, albizzias, monte vers le ciel
où les nuages échangent leurs fluides vagues, roulement de puissance aveugle,
libération des gouttes grêles. Suspension