Depuis un an la parole (poétique) s’est évaporée. Sans manque apparent. J’ai tenté de la supplanter par cette forme que je ne saurais nommer. Je suis parti sans but, dans le sillage blanc – cette absence de couleur qui hante les poèmes et les carnets de note d’André du Bouchet – du fond d’écran, évidé. J’arrive au terme. J’ai accumulé quelques tas de traces en vingt-cinq ans, plus structurés par l’air qu’autre chose. La forme m’a échappé et enveloppé. J’ai tourné autour sans en être. Fuite sans fin, suite sans fin. Je touche la bordure et sa frange s’effiloche d’or du jour. J’ai posté des oiseaux en avant-poste, aux lèvres. Je clos les iris. J’ouvre à une autre vision dense d’une tête d’épingle à portée d’univers. J’atteins. J’approche et vais clore. L’iris se referme ouvert. La piazza s’éloigne. Il duomo. Où sont les collines et les rêves d’or ? Frontière franchie. Danger frontière songe. La bouche est débouclée.