Celui de tous les possibles est le plus beau des rendez-vous. Ce qui se pressent à l’image d’une photographie en noir et blanc où la mise au point, nette au premier plan, s’estompe assez vite en s’engageant dans la profondeur, par le jeu d’un diaphragme ouvert à vingt-deux, © Diane Arbus. Plongé de haut dans un verre, un liquide crée ce trouble. Quelques minutes sont nécessaires pour que les particules lourdes choient vers la terre. Dans ce laps l’imagination installe un visage en mouvement, inachevé. La part des anges. Cette scène nous a si souvent été jouée, dans la pénombre que l’on place en soi pour mieux faire descendre le sentiment. La rencontre et ses clichés nous laissent accroire qu’elle nous révèle et, de fait, le fait en partie. C’est une voix, un mouvement. Des manifestations, des intentions.
Presse-moi avec tendresse. J’attends ta main sur mon dos et par un glissement la sentir monter vers ma nuque, la racine de mes cheveux, plus que d’une image j’attends de toi ces sensations neuves dont le jeu des variations tend vers l’infini, ta main libre reçoit l’enveloppe de la mienne, ce qui coulisse entre nos phalanges portent notre plus haute douceur, nous nous vivons comme deux découvreurs dont les premiers gestes en terre explorée portent la marque de l’émerveillement, de la précaution, de la lenteur, il s’agit de différer le moment d’après à défaut de figer l’instant puisque la vie demande jeu joie mouvement, en retardant le prochain geste, en pensant l’interrompre, nous savourons la jonction de deux matières qui ne peuvent ni ne veulent se fondre l’une en l’autre, mais évoluer vers un entre-deux de l’espace, un pli dans lequel notre dimension flotte entre un et demi, les particules s’agitent, la suspension est précipitée, il y a une prise d’oxygène et de hanches, érotisme nu d’une pudeur connivente, je ne veux rien, je suis là contre toi, je sais que je suis un centre et sa périphérie, intérieur et empreint de tout, je suis notre moment, ton allié circonstanciel, un quadrige ou tout autre image de ton choix, je suis ma volonté, notre guise, un penchant.
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