« Je transcris sans relâche une expérience dont je ne suis jamais certain qu’elle soit partageable ; j’en suis à la fois le sujet et l’objet et pourtant ce n’est pas de ‘moi’ dont il s’agit : elle a lieu à la première personne, mais ce qui parle en elle relève de la singularité impersonnelle ». Yannick Haenel, Éloge des expériences fatales, Edwarda n° 7.
« Je me considère très peu comme un être unique, au sens d'absolument singulier, mais comme une somme d'expériences, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent), le tout formant, oui, forcément, une subjectivité unique. Mais je me sers de ma subjectivité pour retrouver, dévoiler des mécanismes ou des phénomènes plus généraux, collectifs ».
Annie Ernaux, L'écriture comme un couteau.