Les liaisons de covalence ont sauté et avec elle le liant de la vie. La beauté de la recherche physique passe par l’expérimentation, comme craquer un gaz pour déposer sur une résille de carbone une couche de silice impossible à obtenir par aplat direct d’une matière, puis envoyer le tout hors de l’atmosphère, satellite ou tête de missile nucléaire. Craquage désigne le passage de l’état gazeux à solide. Souvent dans nos vies nous disons craquer. Nous devenons plus solides encore. Durcis. Etanches. Pour faire contrepoids à ce qui nous plombe, nous installons sous nos barges une poutrelle métallique oblique ; à charge pour elle de transférer le moment de force, de redonner l’équilibre à la masse réédifiée. La physique et son langage nous échappent mais nous ne pouvons faire autrement que de nous y soumettre. «Newton, toi, ta gravité et ta pomme, je vous emmerde» n’est qu’une figure rhétorique, une parole en l’air qui retombe. La carène du catamaran d’aluminium à quai sous le soleil du dimanche coupe l’eau pour former une vague initiale sur laquelle viendra se poser le bateau. La forme a son évidence. Son sens. Qui nous manquent quand nous vivons. Une courbe de Bézier ne peut éclairer la voie à suivre par son net dessin sorti d’un algorithme de simulation numérique. La mathématique pose ses évidences et nous donne le pouvoir sur la forme, toutes les formes. Quelle prise existe pour ce qui échappe à la main à la saisie ?