2ème jour
Pas de rayon vert
pour ce coucher de soleil à Temara plage. Je commence à me faire au bordel
ambiant. Les sonos des voix, de la radio à fond dans les petits taxis, des
prières, des invectives, ces personnes qui traversent à tout moment, sur tout
moyen de locomotion, dans tous les sens. Hier j’étais tiraillé, j’avais accepté
mais embelli l’isolement en langue inconnue, ces échappées solitaires qui me
faisaient tenir il y a cinq ans, j’apprends à voyager seul, mon lieu me manque,
sa sécurité. Je ne sais pas ce que j’étais venu chercher et je me trouvais
fiché dans le temps dilaté.
Il grêle sur les
remparts de Fès avant le retour d’un lourd soleil. L’été et l’hiver brassés en
quelques minutes. Entre Meknès et Rabat, le paysage ressemble à l’idée que je
me fais de la Toscane, une ondulation de cultures vertes, à laquelle s’ajoutent
des figuiers de barbarie et des palmiers.
À Temara, le
littoral n’est pas baignable, un court plateau de roches noires à cran coupe
les vagues de tête. Je trouve ici des parts étrangères à moi-même, poncées par
ce que je vis. J’apprendrai à connaître mes recoins, à me révéler ce qui
restait inaccédé. Demain nouveau déplacement, du large en mouvement vers
l’Atlas.
19 février 2008
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