Appel à un autre langage, insurgé
la dé-route trace une ligne de chance, une ligne de hanche
trop de textes se vident à afficher leur logo (LaMarqueMonde) ou leur étoile (entendez-moi bien, il ne s’agit pas d’infamie mais d’identification)
« Voici LA poésie, rompez-LA et mangez en tous, car ceci est la chair de mon esprit » semblent dire les poètes – moi le premier – à longueur de sentences litanies
là, de suite, en l’instant saint, j’attends autre chose
de fracassant
une orchidée qui portera le nom de son inventeur
un zigzag d’ethnies qui floutent les origines
T.A.Z., fuzz et slam dans la plaine au nord de Paris où j’ai vu des poulets à la douzaine vendus pour dix francs, croisé le keffieh et les gisants de reines
sciemment je provoque une descente de niveaux
« Vous étiez au +7
Vous arrivez au -2 du langage »
lof pour lof
les images viennent
« Facile » de corps gris justifiant les mots d’Eluard par les images de Man Ray
quelque chose de trop su, de trop stable, place en moi des mots fossiles prêts à l’emploi
écrire cela c’est se désaxer après des années de mise au point d’un timbre, le mien
comme à l’été on brûle l’herbe d’une colline pour en raviver le sol
voilà : ce texte comme un écobuage
17 août 2006