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Un air de vie sans mort

posé sur le courant

un temps les entrailles lisaient l’avenir

malgré la date apposée à la fin de ce texte

ma quête n’est plus au temps

« stabile » est la forme qui me vient en conscience

et sur la colline qui me fait front un plastique blanc tache l’herbe entre des arbres étêtés

« Plus jamais seul » dit le message en musique et imagerie modes

plus jamais seul n’est pas affaire de corps

cela passe par soi seul

réuni

que m’a-t-il fallu finalement pour trouver et assimiler cette formule ?

rien

le temps m’attendait

et l’amour

dans leur délivrance

d’O | l’O

27 février 2006

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D’une tonalité au blanc

en descente de pluie neigeuse

les stries du vent matérialisées

parallèles à la musique écoutée à l’abandon du moment

d’où ressortent mes matières premières : encens, café, cigarillo, chocolat

créant l’environnement de goût et de sons où s’écrit l’indemandé

il ne s’agit pas de bousculer l’ordre du temps mais de l’accomplir

23 février 2006

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La voix me parvient

je l’entends ; mais la vivre ; instant pendant instant ; est une autre réalité

« Où se trouve le salut ?

- Dans la création

Plus précisément ?

- Dans la création d’une conscience, sereine et stable

Et encore ?

- Dans l’atteinte d’un amour vécu entier et sans peur ».

voilà les premiers mots entendus depuis l’intérieur par qui a demandé en surface

des échos se créent en permanence

l’oreille absolue délaisse le crible

et absorbe toute particule

le temps des « re- » auquel on tourne le corps

la volonté de sentir d’autres fréquences

quand la vibration prend couleur (ultra, infra)

le –tour à la vie

l’infini

je m’avance

j’aimerais dire : « J’approche »

j’aimerais sentir que je suis arrivé

de là où rien n’a jamais commencé

suspendu

« Oh, an answer now is what I need

see it in the new sun rising

see it break on your horizon

oh, come on love, stay with me ».

23 février 2006

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Un ciel de mer

ce renversement quand l’élévation mène à la surface de l’eau

un récit s’écrirait de notre face à face au long d’une baie vitrée

parallèle à ce rivage empreint par la teinte d’un hiver finissant

un gris bleu où que tu regardes

la mer ces yeux qui te lisent de l’intérieur ou ce ciel

la peur présente une semaine durant

la peur dissoute par notre lien

a lavé mon regard et tu portes ta main à ma joue qui en garde la trace humide

je te prends la taille dehors dans l’absence de vent

ce geste recrée le présent qui faillit se détourner

et d’âme à âme, je te livre une connaissance que tu portes déjà :

« Deux étions, et n’avions qu’un esprit »

ma lumière d’eau

annour

20 février 2006

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Depuis des années

par choix

parfois par involonté de perdre toute énergie

malgré les heures et les jours passés à se faire face l’écran n’est un support d’autoportrait

cette séquence tant répétée

ce broyage de pigments sur une pierre ponce

ce retrait vécu par hauts et bas au regard du moment de la saison

aucun vernis ne tient l’acide de l’hiver

avant le retour de l’aquatinte primavère

maintenant vit et croît un mouvement la recherche d’un liant

trois ans trois mois trois jours

certains en ressortent le regard transfiguré

je ne vois pas encore ~ je ne peux plus mévoir

voilà la bascule qui mettra fin au danger et le suscite

le temps du passage de l’entre-deux réalités – réelle irréelle, simultanées divergentes

je trace quelques signes

j’occupe un certain espace

le phosphore brille mais rien ne meurt

pas même la vivacité d’un ventre ouvert

à vie à vif

10 février 2006

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En plaçant l’aimant au bas d’une carafe-filtre, je pensais voir monter le tourbillon déclenché par l’ouverture du courant. Non, finalement l’appel vient par le haut, la surface du liquide ; en quelques instants, la spirale descend se joindre à la pièce en rotation, au fond.

Puissé-je être brassé d’évidence, ainsi. Certaines circonstances se prêtent à ce renouvellement par concassage et oxygénation. L’inclination d’un sol ou d’une eau. La corrélation d’une latitude et d’une longitude. La justesse d’un état d’esprit.

La bulle témoin se place sans roulis ; d’aplomb fait cesser toute trajectoire montante descendante. Un stabile, fait corps par la pensée.

De cette tête d’épingle s’ouvre la possibilité d’un univers des premiers temps, de densité et de chaleur extrêmes.

Finie la dynamique de l’aimant, je cherche à maintenir l’équilibre. J’y suis à écrire ces mots, sans bien comprendre comment. L’effet est celui d’un obturateur dont le déclenchement est hors de ma portée : tantôt laissant sortir l’évidence intérieure, tantôt barrant toute émanation.

Un clignotement terrestre vers

7 février 2006

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Seconde par seconde

Le jeu qui se joue est celui de la justesse

Où se place mon esprit ? à qui à quoi choisit-il se de relier ? "Au-dessus des frontières, l'air est frais"

Peut-il trouver la limpidité d'un fond de rivière ou se laisse-t-il remuer à mort ? Accepte-t-il de vivre ici, en Normandie, dans le roulement d'hiver, quand l'échappée belle & imaginaire le projeterait dans une île, une cité de lumière tempérée ? "Echange d'égal à égal, le monde devient Idéal"

"Regarde autour de toi, vois les nazes tomber, et même si ces nouveaux échanges te sont étrangers, c'est sexy quand ce vieux monde tremble"

Je n'ai pas de réponse à tout cela. Je reste père, ancré dans une vie choisie voilà 10 ans. je n'ai pas de réponse. Je m'essaye au renversement, de tout, de perspectives, d'émotions.

"Prisonniers des gouttes d'eau, nous ne sommes que des animaux perpétuels"

7 février 2006

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