La couleur immobile se transmet par la saison
je fixe le même point de vue à lo ngueur de moments
et le cercle avance d’un ton à l’autre
il n’y a pas d’urgence à vivre ce passage de la végétation point à sa forme saturée
quelques centimètres de bascule et la Méditerranée monte par les pins
mon corps a gardé la mémoire de ces matières
comme une empreinte libre
mon sang a la texture et le goût des écorces d’arbre du verre des poteaux électriques du pli de l’aine des tuiles réfractées
je dis cela depuis une ascendance vécue à Lourdios-Ichère ou ailleurs
mes confins sont de sable découpé
et le rivage que je deviens se creuse à chaque montée de ma cage thoracique
j’y dessine une poignée d’îles – Sanguinaires, Sous-le-Vent
les bois de sel poncés sont des pontons possibles
quand l’absence de vent tamise la réalité
29 octobre 2004