La colline se vide de sa substance par la chaleur de l’après-midi
sol et ciel en écoinçons, fixes
nature morte
par retrait des déplacements d’air et de ce qu’ils véhiculent
mais tout cela est encore si vivant
quelques traversées du cadre suffisent
à plisser ce qui tendrait au décor
la vie dans son branle-haut insuffle
je pose ces mots faute d’être là-bas, près de la rivière coudée (riu tort), marchant sur la galerie en surplomb de la cour intérieure de la maison (elle sent le noyer et le craquement des peintures exposées au sud tout le jour durant), allongé dans la fraîcheur du bruit de la rivière en contrebas de la pièce aux murs de galets et d’enduit ocre, dans le tressage de la torpeur et des souvenirs, du temps brassé et des êtres qui m’ont côtoyé empli, dans la reliure de ces vies dévidées
inanimé d’autant plus vivant
ce qui t’a empreint jusque-là dessinera ton empreinte
29 juillet 2004