Je ne suis plus l’homme et la femme que j’ai été
le cigarillo fumé en bord de fenêtre au soleil puis jeté sur la concrétion d’un ciel de nuit
la nostalgie qui m’ouvre au réconfort de la dépendance
la toute puissante volonté qui bleuit le corps par retrait d’oxygène
les corps projetés du passé
les retours à la géodésie en d’autres compagnies
la vision tant de fois palpable de mon corps relié par le haut à l’arbre qui le porte
l’attachement et la maîtrise
les pans lumineux et sombres d’une même réalité
l’écartèlement des mille vies à vouloir vivre
la soustraction des expériences
la perte d’énergie à vivre contre soi
les voyages vécus dans le suspens du rêve
les blessures vivifiées sous serres
la rencontre de l’attendu
je suis encore tout cela pour l’écrire, très partiellement
10 novembre 2004